A l’orée de la nouvelle saison, qui marquera l’avènement du professionnalisme au Gabon, Eric Martial Andoulo, Secrétaire général du CF Mounana nous a accordés une interview dans laquelle il passe en revue l’actualité du club et nous confie sa confiance dans l’effectif de cette saison .

Monsieur Andoulo, pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
Je tiens d’abord à vous remercier de l’opportunité que vous me donner de pouvoir m’exprimer en tant que responsable de notre jeune structure qui est le Centre de Formation de Mounana.
Concernant mon parcours sportif, je ne dirais pas qu’il est long. En tant qu’athlète, j’ai été judoka, basketteur, handballeur et footballeur.

Etant donné que nous sommes dans le milieu du football, j’insisterais sur mon expérience dans ce domaine. Donc, j’ai été, tour à tour, sociétaire des Anges ABC, du Vautour Club Mangoungou, d’Olympique et j’ai terminé par le Cercle Sportif de Batavéa. Ensuite, j’ai surtout évolué dans l’administration du sport.

Dans les années 2000 (plus précisément en 2002), je suis entré à la Ligue de Football de l’Estuaire. D’abord, j’ai été Commissaire ; puis, Secrétaire administratif chargé de la gestion du championnat national et, enfin, Secrétaire général adjoint. Il y a trois ans de cela, j’avais été promu Secrétaire général de la Ligue de Football de l’Estuaire, la plus grande ligue du Gabon.

C’est à partir de là que j’ai été approché par Monsieur Hervé Patrick Opiangah, au vu de mon expérience et de mon savoir, afin de le rejoindre et d’intégrer le projet CFM en tant que Secrétaire général du club.

Dites-nous alors en quoi consiste votre rôle de Secrétaire général ?
Comme vous pouvez l’imaginer, le Secrétaire général, dans n’importe quelle administration, s’occupe en général de tout ce qui concerne les actes administratifs. Au niveau du CF Mounana, je gère toutes les procédures administratives en partant de la plus petite catégorie du centre jusqu’à l’équipe première.

Vous avez, par exemple, le suivi dans les procédures d’établissement des licences, les contrats des joueurs et l’organisation des réunions.

Comment gérez-vous le club au quotidien ?
En général, il me revient de faire le tour des catégories, des minimes à la première, pour vérifier que les conditions de travail sont réunies pour une préparation sereine. De même, il me faut toujours me rendre, selon les dossiers à traiter, soit à la Ligue de Football de l’Estuaire, soit à la LINAF (Ligue Nationale de Football) ou alors à la FEGAFOOT (Fédération Gabonaise de Football), pour obtenir un certain nombre d’informations.

Tout cela fait que je passe de moins en moins de temps au bureau, sauf lorsqu’il y a des séances de travail.

On imagine que dans chaque tâche il y a des difficultés ; quelles sont celles auxquelles vous êtes le plus souvent confrontés ?
Sincèrement, la difficulté ici réside souvent dans les petits problèmes de communication. C’est-à-dire qu’il arrive souvent que les informations ne soient pas rapidement répercutées ; ce qui fait qu’à certains moment je suis pris de cours ou surpris par une information. Par exemple, en tant que responsable d’un club comme le nôtre, je trouve parfois gênant qu’un entrainement soit reporté et que j’en sois informé à la dernière minute.

Mais, c’est un problème global, qui n’est pas propre au CFM. En championnat, il nous est arrivé d’être prévenu d’un match 48 heures avant seulement ; avec ce que cela comporte comme difficultés du point de vue organisationnel.

A ce propos, où en êtes-vous dans la structuration du club ?
Dans la politique du Président-fondateur, au départ, il était question de la mise en forme du projet CF Mounana. Et, cela doit obéir à un processus qui comprend des démarches et des étapes. Aujourd’hui, Mounana a pu obtenir un titre national (Champion du Gabon) en deux ans seulement de présence en première division.

Par rapport aux installations, il y a des travaux qui sont en cours au niveau de Ntoum (à une cinquantaine de kilomètres de Libreville). Ce qui fait que, pour l’instant, nous louons les installations sur lesquelles nos différentes équipes s’entrainent.

Mais, à Ntoum, le terrassement est terminé et je vous avoue que la qualité des infrastructures que le club compte y construire est telle que nous souhaitons avoir des partenaires afin de nous accompagner dans le projet. Pour l’instant, les travaux avancent ; mais, ce qui ne facilite pas les choses, c’est le fait que Monsieur Opiangah est le principal, sinon le seul investisseur. Et ce n’est jamais facile.

Avec un Président, un Directeur exécutif, un Secrétaire général, un Directeur sportif et de nombreux conseillers, comment s’organise le travail à Mounana pour qu’il n’y ait pas d’empiètement ?
Bon, je vous dirais déjà qu’à Mounana nous sommes dans une sorte de management professionnel. Dès le départ, le président nous a fait comprendre que le projet devrait être envisagé comme une entreprise.

Je reconnais que, par moment, il y a des chauvechements dans les missions et attributions des uns et des autres. Mais, tout est très bien défini et chacun connaît sa place et son rôle au sein de notre organisation. C’est pour cette raison que je ne parlerais pas d’empiètements, mais plutôt de chevauchements épisodiques.

Depuis le 17 Septembre, date de la reprise des activités dans les petites catégories, des centaines de jeunes enfants se sont présentées pour passer des tests. A quoi est dû, selon vous, ce succès ?
Vraiment, c’est un engouement que nous avons constaté et qui nous surprend en partie. Au moment où je vous parle, et malgré les intempéries, j’apprends que de nombreux jeunes se sont présentés, avec leurs parents pour certains, au terrain d’entrainement.

De mon côté, je mets ce succès sur le compte du travail, de la discipline et du sérieux qui sont la marque de fabrique du CF Mounana. Je ne vois pas trop le côté finances, car il y’en a qui sont mieux lotis que nous. Donc, j’insiste en disant que ce qui nous caractérise c’est la manière dont les choses se font à Mounana : c’est-à-dire dans la discipline.

A quelques semaines du début du championnat, quel est votre avis global sur l’effectif professionnel ?
Déjà, nous pouvons constater qu’il y a un travail sérieux qui se fait. Après, je ne peux pas tricher avec vous, je ne suis pas un technicien ; il y’en a qui sont là pour ça, je suis plutôt un observateur. Mais, ma vision ou lecture de footballeur ou d’ancien footballeur me permet de dire que le recrutement opéré est sérieux.

Il suffit que les gars croient vraiment en leur possibilité et je suis certain que cette équipe pourra aller loin. A mon avis, cette équipe semble être plus forte que celle de la saison dernière. Il faudra simplement que les joueurs travail énormément ; et, sur ce point, je fais confiance au président Opiangah car je sais qu’il n’hésitera pas à bousculer les gars.

Pensez-vous que l’équipe fera mieux que la saison dernière, sachant qu’elle est désormais attendue ?
Mounana est désormais attendue certes. Mais, comme le disait Kévin Ibinga : « chaque match est une finale ». Ce qui signifie que nous ne partons pas en pensant que le titre est déjà acquis. Nous allons nous battre pour atteindre les sommets.

D’ailleurs, nous avons la conscience d’être attendus par tous les autres clubs qui, certainement voudront se mesurer au champion en titre et faire valoir leur chance. C’est de bonne guerre, mais je demeure confiant par rapport au travail qui se fait par le staff en place.

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